[AF] – La maltraitance

Il y a longtemps que je n’étais pas allée à une réunion de service. Certains semblaient presque étonnés de me voir. Il n’y avait pas grand monde. Au fond, je me doutais un peu que les réunions ne concernaient plus que quelques affidés.

Alors, bien sûr, je vous passe les détails d’hygiène : il était en retard, avec, sous le bras, sa collaboratrice attitrée (c’est celle qui s’est autodésignée – Le directeur avait une technique facile, il disait : tant qu’il n’y a personne qui se présente, la place reste vacante et le travail n’est pas fait, alors, au bout de quelques mois, il y avait toujours quelqu’un qui se proposait, et elle, elle était là depuis de nombreuses années). Il nous fait changer de pièce pour avoir plus chaud. Il n’y a que lui qui avait froid.

Il rappelle quelques règles auxquelles il tient absolument. Ne vous adressez pas au DRH directement. Il fait un portrait terrible du gars en question. Ça donne pas envie de lui écrire. Il vaut mieux que tout passe par lui. Je lance tout de même une petite rumeur dans les rangs. Le DRH n’est pas dans la pyramide hiérarchique. Il n’est pas notre supérieur. Il est censé appliquer strictement la loi, et répondre à nos demandes dans la mesure de ses moyens. Les demandes sont individuelles. C’est un droit, que nous avons tous, de s’adresser à lui, et il ne faut pas s’en priver. Certains me répliquent que ça va souvent plus vite quand on passe par le directeur. Oui, quand il a envie. Sinon, ça traîne sur son bureau et vous, vous attendez. D’ailleurs, remarquez ce qu’il vient de dire : certaines requêtes auraient été tout simplement refusées. J’ai demandé à qui, et il n’a pas su répondre. Ce n’est pas parce que c’est un secret d’état, c’est parce que ce n’est pas vrai. Ce type nous balade dès qu’il ouvre la bouche. Il parle de lois très compliquées, de chartes qui circuleraient auxquelles on aurait à se soumettre, d’alinéas dans les contrats d’assurance qui permettent qu’un jour, il refuse ce qu’on lui propose, et l’autre, il nous impose une idée farfelue.

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[#GRP] – Il fallait rompre avec la haine

Le 29 juin 2012

Ma chère amie,

Le repos aide beaucoup à se laisser porter par l’intuition. Il n’y aurait que cela qui viendrait, en quelque sorte, produire, une identité qu’on aimerait toujours remarquable, au sens où elle serait singulière, et donc, identifiable. Je la trouve très agréable, en ce moment, cette intuition, et je n’ai de cesse de l’interroger sans relâche, comme pour saisir ce qui m’aurait conduit à prendre une option plus qu’une autre, à suivre un chemin d’études que j’espère être aussi un chemin de compréhension. Au moment où je sentirai que je me perds un peu, — et je le mesure déjà mieux aujourd’hui, c’est aussi parce que je suis en train d’assimiler un très grand nombre d’informations en même temps puisque sept romans, en soi, cela ne semble pas insurmontable, mais cela représente l’équivalent de la Recherche pour laquelle on continue de découvrir et d’écrire —, je m’autoriserai un temps de recul, surtout, pour éviter les amalgames et confondre ce que je pressens, sans le formuler vraiment, que chaque roman que je lis comporte un sujet principal que je ne voudrais pas rater à trop vouloir faire de tout ce que je découvre un seul et même geste d’écrivain. Il est vrai que la Recherche m’avait impressionné sur cet aspect. Chaque roman pouvait se lire séparément, mais il constituait une suite exceptionnellement cohérente lorsqu’on la lisait dans l’ordre définitif que l’auteur avait choisi.

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