[DIRECT LIVE] – 015

Il n’y a pas de doctrine à suivre, seulement une doctrine à créer. On parlerait aisément d’idéologie, c’est plus vaste, peut-être, tout à refaire en permanence, parce que c’est en permanence l’échec, visible sur la terre entière, la violence et les guerres, elles sont là, nous le savons, nous le savons même, parfois, si vite, que nous y serions presque, devant nos postes de télé, mais la télé ne montre que les guerres qui nous arrangent, dont on pourrait se détacher. On la voit, mais ce n’est pas de notre faute si elle s’enlise. On ne conçoit aucune opinion à partir des guerres encore agissantes sur certaines terres non médiatisées. Parce qu’on ne les voit pas, on ne nous les montre pas. Au sujet des guerres dont nous apercevons un bombardement, un enfant mort, nous avons un avis : « tous pourris » ou, plus aimablement : « je suis sioniste ou pro-palestinien », l’étiquette commerciale de la guerre, atroce, celle-ci désignée pour n’être que le fruit d’une opposition au sein du corps social, alors qu’il suffirait de dire : « STOP ! », on arrête d’armer, on arrête d’alimenter, et ce serait fini. « Mais ils ont des couteaux ! ». Oui, moi aussi, et je ne tue personne avec. C’est qu’il est possible de venir à bout de notre incapacité de se retenir de massacrer le voisin parce que notre existence ne ressemble en rien à ce que l’on nous aurait promis.

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