[DIRECT LIVE] – 016

Je rentre chez moi et un besoin d’exploration se fait, intimement. Une aventure. Quelque chose que je ne trouve pas encore. J’ai beau feuilleter, j’ai beau me rendre dans toutes les librairies que je fréquente. Je ne trouve pas. Ce que cela signifie est très simple. Je le comprends de plus en plus tôt : un nouveau livre se prépare. Je cherche partout le livre que j’aimerais avoir écrit. Peu à peu s’installe l’idée qu’il faudra donc le faire. Quelque chose dit également qu’il est peut-être en préparation quelque part, dans mes différents travaux lancés, non en gestation, mais déjà commencé. Un soir, j’ai commencé, des dizaines de pages se sont succédées, je trouvais ça plaisant au moins à faire. Puis je me suis imité ailleurs, puis ailleurs, et j’ai ainsi des débuts un peu partout, prêts à l’emploi. Je retournerai dedans un jour et l’énergie se remettra à produire, au sens artistique du terme, c’est-à-dire, produire un effet, un élan, de l’enthousiasme à qui se trouve piégé dans les lignes, venu ici presque par empathie, je constituais mon peuple, mon socle, à partir de trois fois rien, et j’aimais l’ambiance nouvellement créée, où il n’y aurait plus rien de disloqué, de la matière fictionnelle brute, à partir de rien. Le pavé dans la marre. On pensait qu’il suffisait de s’asseoir et de continuer. D’ouvrir un cahier, un fichier. Les enfants ! Reprenez-vous ! Il faut des plans et des stratégies sinon vous êtes dans la case « moins-value ». Ça vaut moins. C’est pas mal, mais c’est moins bien. Il va encore nous raconter sa vie ? Et bien oui, je vais vous raconter ma vie, dans laquelle il manque un maillon pour que le bonheur soit à jamais extatique. Les poumons se soulèvent. On danse dans le salon ! C’est la fête. Encore une victoire ! Tout a fonctionné à merveille. Un voisin frappe à la porte. Vous pouvez pisser contre le mur, l’appartement est en vente depuis quarante-huit heures. Vous partez ? Je m’en vais. Avec un groupe d’amis, on s’est dit : « On envoie chier tout le monde et on se casse ». Et où partez-vous ? PARIS ! Et la fête scandait PA-RIS en hurlant, en riant, en dansant. Tout était prétexte pour le répéter. Il plaisait à dire, à chanter. Les corps se tordaient, grimaçaient. Les voix chutaient dans le grave. On imitait la guitare électrique. Tempo. C’est une question de cadence. Un deux trois quatre, tourne, cinq six sept huit, hop ! Bras hauts, bras bas. Pause. Cheerleader !

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